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Carnet de voyage : Indonesie |
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Enfin l'Indonésie, paysages de volcans, orang-outans...!!! Et pourtant... 01/07/2004
Bonjour à tous!
Enfin l'Indonésie, notre dernier pays en Asie avant de continuer vers l'Australie, et pourtant! Ce pays nous ravit tant et
nous déçoit autant par la même occasion : paysages verdoyants parsemés de volcans, orang-outans en pleine jungle.
L'aventure, dans les bus locaux multicolores, mais en plus piteux état à l'intérieur que leurs routes (l'eau coule dans le
bus lorsqu'il pleut). Les personnes si sympathiques dans les endroits les plus authentiques mais si désagréables et lourds
dans les sites plus touristiques.
Seulement 10 jours depuis notre dernier mail et déjà tant de choses à raconter (l'Indonésie n'est pas encore à l'heure
d'internet et dans certaines villes, soit ils ne sont pas équipés, soit la connexion est très chère. Ce qui explique le
manque de nouvelles depuis, pas de photos disponibles et un mail un peu long...).
Nous visitons actuellement Sumatra et nous prenons l'avion dimanche pour Java. Après un parcours encore une fois épique
depuis Singapour jusqu'à Medan : bus local interminable pour repasser en Malaisie, bus de nuit assez confortable mais
plutôt bruyant et trop court! Attente de 3 heures pour le ferry, 5 heures de traversée. De là, bus local indonésien, tout
un roman pour atteindre Bukit Lawang dévasté par des innondations en novembre dernier! Seule une guesthouse à l'eau courante.
Après une journée de repos, deux jours de trek dans la jungle : extraordinaire! Nous voyons 18 orang-outans, 4 types
différents de singes, et nous serrons même la patte à l'un d'eux. Après une nouvelle journée infernale dans les transports
locaux, nous atteignons le lac Toba, le plus grand lac d'Asie du Sud est, dans le cratère d'un volcan effondré. 3 jours de
repos, dont un tour en scooter où nous nous sommes perdus dans la forêt et nous voilà repartis pour un bus de nuit. C'est le
dernier, car malgré le prix payé, pas de siège inclinable, pas de place pour poser les pieds et il pleut dans le bus. Nous
passons dans l'hémisphère sud, que nous quitterrons plus avant notre retour en France. Une journée pour s'en remettre à
Bukkitinggi, une ville sans grand charme malgré de beaux alentours, n'est pas de trop. Demain seulement 1h30 de bus pour se
rendre au lac Maninjau pour faire un peu de marche et de vélo et dimanche nous prenons l'avion (non, non pas les 30 heures de
bus) pour Jakarta.
Route vers l'Indonésie :
20 Juin. Singapoure : après notre dernier mail, nous partons pour le quartier animé, colonial district près de la Singapour
river, c'est en fait le quartier business, des hautes tours de tous les côtés, même la station de métro a du style. Les
businessmen parlent soit anglais, soit chinois. Il faut dire qu'il y a 70% de Chinois à Singapoure. Le luion est le symbole
de la ville et on peut le voir à plusieurs coins de rue ainsi qu'à l'embouchure de la rivière crachant un jet d'eau. La vue
est magnifique en face où est construit un centre commercial et restaurants tous plus chers les uns que les autres, par
rapport au reste de la ville : 20 dollars. Nous partons un peu plus loin et nous tombons, pas pour la première fois, sur
déliFrance, où nous mangons un gratin de pommes de terre (7$) et où nous achetons une baguette (2$). L'ambiance le long de
la rivière est un régal, toujours avec la vue sur les grattes-ciel.
21 juin : dernière visite et départ.
Nous quittons Singapoure peut-être un peu prématurément, mais la visite de Little India et Arab quarter nous déçoit par
rapport à notre premier jour de visite et nous sommes pressés d'arriver en Indonésie. Pourtant, les décorations de façades
dépassent de loin celles de Melaka et de Penang mais l'ambiance dans ces quartiers n'y est pas. Nous mangeons dans Little
India dans un food market (encore un, c'est très répandu à singapoure), un désert de gélatine aromatisé, décevant, mais nous
sommes vraiment parmi les Indiens, la forme du visage est complètement différent. Les façades sont très jolies dans les 2
quartiers. Les habitations à 2 étages dans les rues contrastent avec les hautes tours dans le fond. Nous visitons un temple
indou, rien à voir avec le bouddhisme de Thaïlande ou de Chine. Des explications sont données à l'entrée tandis que l'on
assiste à l'aller-retour du prêtre ou moine (aucune idée de la façon de dire en indou). Arab quarter est aussi très joli,
une superbe mosquée en face d'une avenue charmante bordée de palmier.
Singapour est cher : le trajet pour retourner à Penang où nous souhaitons prendre le ferry est deux fois plus cher que si on
traverse la frontière et que l'on prend un bus à Johor Bahru, la ville frontière. Sur les conseils de notre guesthouse
(vraiment chère pour la qualité de la chambre), nous prenons un bus local qui traverse la frontière. Voyons la chose du côté
négatif : au moins 1h30 pour faire le trajet, interminable. Côté positif : nous étions avec les frontaliers qui traversent
tous les jours la frontière pour aller travailler à Singapour où la paie est bien meilleure. Le bus local est vite bondé et
la traversée de la frontière est longue. Première descente de bus pour la sortie de Singapoure. File d'attente pour remonter
dans un bus et traverser le pont qui amène du côté malaisien. Un local nous invite à gratter la file d'attente de 40 minutes.
Sympa. Ensuite, nouvelle descente de bus pour faire tamponner le passeport et nouvelle attente pour remonter dans un bus qui
nous amène à la station de bus de Johor Barhu. Vraiment long! La traversée de Johor Bahru me surprend. Je m'attends à
une ville dortoir de Singapoure, mais c'était oublier que le sultan de Melakka s'y était installé après l'invasion des
Portugais. De beaux batiments restent. A peine à la station de bus, nous avons déjà des tickets pour un VRAI bus de nuit. Un
Mac Do à 7RM le menu et à 19H30 nous sommes partis. Bon dodo jusqu'à Kuala Lumpur (1H00 du mat'!!) ou après un bon raffut
de nouveaux passagers montent. on peut se rendormir. Mauvaise surprise : 4H45, le bus est déjà arrivé à Penang (heureusement
que l on nous avait dit 6h du mat...). On regrette presque les mauvaises routes du Cambodge où on était sûrs de ne JAMAIS
arriver en avance et si rapidement.
Nous prenons un taxi pour le port à 9RM. Rien d'ouvert. Nous attendons bravement, mais nous ne sommes vraiment pas frais.
6 H00 : ouverture de l'agence, nous achetons les billets et nous squattons le canapé de l'agence pour dormir jusqu'à 7H00,
heure du petit déj'. La ville se réveille doucement. L'attente jusqu'à 9H00, heure d'embarquement, est longue, mais ensuite
5 heures de ferry (104RM) pour faire dodo. Ils passent Troie avec Brad Pitt à la télé, c'est plutôt moyen, mais ça tue le
temps. 13H30 (14H30 heure malaisienne), nous arrivons enfin. Mais ce n'est pas fini.
22juin : arrivée en Indonésie, les premières impressions.
"Contrôle des passeports!". "Tous en ligne. Madame, vous êtes un pas trop à gauche de la ligne. Remettez-vous sur la ligne."
"La personne devant vous a avancé de 10cms. "Avancez!". "Pas de tourisme à Aceh, opération militaire en cours". Les douaniers
sont vraiment paranos et vraiment petits chefs ici. On fait avec.
Après les passeports, il faut affronter la foule des rabatteurs. Un amoncellement de personnes qui vous parlent de tous les
côtés et prêts à vous "aider" à porter votre sac. Mais où avons-nous attéri? SI on repartait en Malaisie? Le trajet en bus
depuis le port est prêt de m'achever : fini la clim', ici c'est ventilation naturelle! Nous avons changé de pays, c'est sûr.
La vie est pauvre, les rues non entretenues. La beauté n'a pas sa place ici, c'est la première nécessité qui compte.
Heureusement que la beauté de la nature est au rendez-vous à Sumatra. Un rabatteur m'achève : Bukkit Lawang (là où nous
voulons aller) a été ravagé par des innondations (c'est vrai), le centre pour orang-outans est fermé! Heureusement, il me
remonte le moral : "Seule solution : partir en trek avec lui" (c est Faux). Si lui le fait, les guides de Bukit Lawang le
font aussi. DE même : "pour retirer de l'argent, l'ATM prend 7% de commission (c'est faux!). J'échange les traveler-cheques
si vous voulez". L'Indonésie promet d'être difficile sur ce point, malheureusement.
Un chauffeur de taxi nous assure ensuite que certaines guesthouses sont ouvertes. C'est parti! On peut y aller. Pas de
problème pour se déplacer ici : personne n'a de voitures. Donc il y a plein de minibus pour se déplacer en ville et des
départs très fréquents pour n'importe où. Minibus 64 et nous voilà à la station de bus (enfin un arrêt dans la rue). A peine
descendus que nous sommes dans un grand bus qui part 5 minutes après.
Bukit nous voilà! Nous voyageons avec Leonardo, un Italien qui voyage seul et qui parle avec les mains. Notre futur guide,
Sinar, nous accoste pour vendre son trek. Prix d'appel : 40$ pour deux jours. Le prix normal est de 35$. Nicolas négocie
ferme : 27.5 dollars (700 000rp pour 3, 1euro = 11500rp), il est hors de question de payer aussi cher qu'au Laos pour 3 jours
au lieu de 2 alors que la vie est encore moins chère ici!
Les routes sont mauvaises, étroites et les gens conduisent un peu comme des fous. La preuve : les motards ont un casque! Au
moins au Vietnam, tout le monde était en moto et faisait attention aux autres. Ici, ça a plutôt l'air du "chacun pour soi" et
les feux tricolores (fonctionnant ici à mon grand étonnement) comptent parfois pour du beurre, c'est juste pour décorer la
rue. Quant aux piétons, ils ont intérêt à être agiles et rapides... La méthode du Vietnam "j'avance tout doucement"
fonctionne moins bien ici car il vaut mieux reculer par moment". Par contre, l'arrière pays à Sumatra est magnifique,
extrêmement vert (cela explique la pluie que nous avons de temps à autre), assez valonné, aucune ligne droite. Le bus s'arrête
tous les 500 mètres pour prendre des passagers et ça, tout le long des 98 kms jusqu'à Bukit lawang (3H).
Bukit Lawang : trek au milieu des orang-outans au point le plus à l'ouest de notre voyage (23-25juin).
Bukit Lawang a bien été ravagé par une innondation. C'est passé en novembre dernier aux infos en France, de 200 à 400 morts
selon les personnes locales interrogées . Les restes des maisons sont là pour nous le montrer. La plupart n'ont pas laissé
de traces : elles étaient en bois et n'ont pas résisté à la violence de la rivière en crue et aux troncs d'arbres qu'elle
transportait. L'eau n'est restée que 2 heures, mais est montée en 15 minutes et a surpris tout le monde à 22H00 même 4
touristes. Rien à voir avec les innondations du sud de la France que l'on pourraient qualifier de pépères!
La ville n'a été officiellement rouverte qu'il y a un mois. 6 mois sans touristes, c'est dûr. A Tony's restaurant, Ella nous
raconte qu'elle a perdu son mari qui était resté dans leur guesthouse située près du fleuve avec des touristes qui voulaient
continuer à regarder leur film malgré la montée de l'eau. Elle a reçu 400euros en dédommagement. Et, avec un homme qui a
perdu sa femme, ils ont construit le restaurant. Mais pour l'instant, il y a peu de touristes. Il faut dire qu'il n'y a que
deux guesthouses ouvertes dont une seule a rétabli l'eau courante (40000 Rupiah la chambre, la plus grande que nous ayons
jamais eue, 1euro =11500rp). L'électricité n'a pas été remise partout dans le village et les débris jonchent le sol. Pauvre
spectacle pour les touristes comparé au magnifique endroit que cela a été. Il faut voir le cadre : on se croirait en plein
milieu de la jungle. C'est vraiment magnifique.
Départ pour le trek : "Soyez prêts à 7H00" nous dit le guide, nous rongeons notre frein en attendant le départ à 8H30. Une
demi-heure après, nos premiers singes. Mais ils se sont vite éclipsés par l'arrivée de notre premier orang-outan!! Ce sera
le premier d'une série de 18 orang-outans (bébés compris!), ou plutôt 14. Ce sont des orang-outans à moitié sauvages : ils
sont passés par un centre de réhabilitation où ils ont pris l'habitude du contact humain. Du coup dans la forêt, quand ils
entendent des voix et qu'ils ont envie, ils viennent. Même les mamans avec leur petit. Le trek en lui-même était difficile :
il n'y avait pas vraiment de chemin, du coup c'était comme si on marchait dans la forêt avec des montées et des descentes
bien raides. Heureusement qu'il y a des lianes!!!
Notre guide, Sinar, était très bien : il avait de l'expérience, car il arrivait à repérer les oiseaux et savait s'y prendre
avec les singes. L'un des orang-outans, Mina, était agressive. Elle vient de Aceh, la province du nord de Sumatra qui demande
l'indépendance (impossible d'y aller, des opérations miliraires sont en cours...). Là-bas, de nombreux singes sont pris
comme animal de compagnie, mais Mina était maltraitée. Malgré son passage au centre de réhabilitation, elle n'a pas repris
confiance au contact des humains et a déjà mordu de nombreux touristes et guides. Quand on voit la taille des orang-outans,
je peux vous jurer que l'on a envie de prendre ses jambes à son cou quand on vous dit que la bête est agressive. Heureusement,
Sinar était là, car notre deuxième guide (qui s'est déjà fait mordre) était dépassé par la situation.
Les orang-outans sont des solitaires. Pendant 5 ans, le bébé vit avec sa maman, mais ensuite c'est chacun pour soi, sauf au
moment de la reproduction. Une femelle ne pourra pas avoir de petit avant ses 11 ans et en tout 3 bébés dans sa vie, c'est
bien. Ce sont des herbivores. Ils changent de nid tous les jours. Leur occupation : manger, dormir, construire le nid. Ils
sont très patients : ils peuvent nous regarder pendant 1/4 d'heure sans montrer de signe d'impatience. Et quelle agilité.
Il faut les voir faire le grand écart et poser pied et main où ils veulent. Par contre, ils ne sont pas très rapides. "Cool".
Les bébés sont joueurs et curieux, mais ils ne descendent jamais plus bas que leur mère. Et celle-ci ne descend jamais très
bas quand elle a un bébé. Par contre, une femelle seule viendra très prêt. On s'est même serré la "main". On dirait vraiment
une main, à part le pouce bien plus petit. Par contre, ils ne sont pas très doux. on dirait du crin de cheval.
Pendant la journée, nous voyons aussi des Thomas leef monkey, singe à la tête blanche et noire. Le camping est plus que
sommaire. Un tapis de sol bien fin sur des cailloux et un drap, voilà pour la nuit. Heureusement que l'on est bien fatigués
de la marche de la journée et de nos émotions. Le lendemain matin, réveil orang-outan : un mâle sauvage passe "pas trop
loin" du camp. Les sauvages ne s'approchent jamais. Mais voilà notre premier mâle et un sauvage! Surprise, au moment de lever
le camp, Abdul nous rend visite : un mâle à demi-sauvage. Il est vraiment plus imposant que les femelles et la tête est bien
différente avec sa barbe, impossible de se tromper. Heureusement qu'il est gentil.
Le dernier jour, tout le monde est assez fatigué par le trek. Sur notre route, des singes noirs, des black gibbons ou
Siamang, tentent de voler un sac à dos. Ils sont en meute, 5 individus, et très agiles dans les arbres, il leur faut 5 secondes
pour parcourir ce que l'on parcourt en 1 minute. Nous passons à la fin du trek près du centre de réhabilitation des orang-outans
qi est fermé. Il est de l'autre côté de la riviere et n'est accessible qu'en bateau afin que les orang-outans ne viennent pas
dans les guesthouses. Le chemin ensuite donne une vue constante sur la jungle. L'ancien emplacement touristique devait être
magnifique, mais tout est détruit (trop près de la rivière).
Pendant ces 2 jours, nous aurons aperçu aussi le rhinocéros Hann bill et le Helmet Han bill, 2 grands oiseaux de la jungle
mais très difficile à voir. Le tourisme n'a pas que du bon pour le comportement des animaux. Même les orang-outans me
semblent trop confiants. Heureusement, il ne semble pas y avoir de braconnage, sinon, leur tâche serait vraiment trop facile.
Nous revenons fatigués et heureux de retrouver une douche, mais ravis de notre trek et de son lot d'émotions.
Le soir, nous voulons retourner à Tony's restaurant, près de la station de bus à 15 minutes à pied. Malheureusement, la pluie
s'abat sur le village (je ne me souviens pas de pluie tombée aussi fortement), nous backupons sur le resto du cottage, cher
et médiocre. Un de nos 2 Allemands nous accompagnant pendant le trek est malade, peut-être à cause du tubing de l'après-midi.
Pas d'internet dans cette ville ravagée. Samedi, folle journée dans les transports indonésiens (26juin).
Le samedi, il y a du monde sur la route et nous allons l'apprendre rapidement. Avec des festivals, des mariages un peu
partout, des marches ou des courses à faire dans la grande ville, les gens se déplacent. 9H30, nous prenons un minibus pour
revenir à Medan (8000Rupiah) et pensons mettre moins de temps qu avec
le bus. C est sans compter sur le fait qu il faut
remplir le minibus. Le mot "remplir" est faible, on dira
bonder le bus : 12 places dans le bus? non, on peut en mettre jusqu'à 20. Après tout, il y a de la place sur le toit! On se croirait revenir au Kenya. Nous arrivons à 5 personnes sur une rangée et 2 personnes qui s'accrochent à la portière dehors (déjà 4 sur une rangée dans un mini bus, vous êtes serrés). C'est le
premier pays où l'on voit ça depuis notre départ. Et la police ne dit rien. Et quand quelqu'un doit s'extracter du bus!
En arrivant à Medan, nous avons déjà bien transpiré et nous souhaitons déjà avoir fini la journée de transport. Mais d'abord, retour au minibus 64 pour rejoindre la deuxième station de bus de la
ville : une heure au milieu d'une circulation dense avec des minibus qui klaxonnent de partout, la chaleur, les pots d'échappement, les odeurs de nourriture, bien au chaud à je ne sais combien dans le
minibus avec les sacs contre soi. Pourquoi n'avons-nous pas pris le bus touristique??? Ah! oui, pour être avec les locaux. Ah! ça, on voit! A peine avons-nous dit que nous voulions aller à Parapat une fois à la bus station, on nous trouve un minibus qui part 5 minutes plus tard (10 000Rupiah, 3 heures, 1euro = 11500rp).
En cours de route, nous apprenons que nous stoppons à Cientar. Cientar? Inconnu sur notre carte. Nous pourrions aller dans n'importe quelle direction. Mais bon, le minibus est confortable et nous ne sommes pas autant à l'étroit que précédemment. Il est rapide, mais un peu trop à mon goût. On n'arrête pas de dépasser voitures et camions et je vois les voitures qui arrivent en face d'un peu trop prêt. Notre moment de frayeur restera notre arrêt sur la ligne de chemin de fer avec en vue un train qui me semble arriver un peu vite. C'est un peu la panique dans le minibus. Heureusement, nous sortons de la ligne rapidement. Un conseil : dormez pendant les transports et ne pensez pas à la sécurité.
A Cientar, rebelotte. A peine descendus, on nous a trouvé deux places dans un minibus qui part pour Parapat 5 minutes après (5000Rupiah). Nous sommes serrés comme des sardines encore une fois, mais ça ne dure qu'une heure et les gens sont sympas. Tout le monde baragouine un peu d'anglais, alors on peut parler un petit peu. Quelle efficacité me direz-vous. C'est vrai, mais avec tout
ça, on a oublié de manger.
17H30 : nous sommes à Parapat (je n'aurais pas parié). Pourtant, nous avons mis 1 heure de moins que le bus touristique qui coûtait 70 000 rp et dans lequel vous n'avez pas l'atmosphère local de l'Indonésie. A temps pour prendre l'avant-dernier ferry pour Tuk Tuk (4000Rupiah). Pas de probleme pour trouver un logement : l'endroit hyper touristique selon le guide est quasiment mortellement
vide de touristes et en plus on a un rabatteur qui nous guide. Le ferry nous dépose juste devant l'hôtel, Lekjon Cottage. Douche chaude, balcon avec vue degagée sur le lac pour 30000Rupiah soit moins de 3euros, la chambre à 20 000rp nous paraissait trop basique et en plus le restaurant est bon et pas cher!!
A 19h, les bagages sont posés. Notre folle journée est terminée. Repos bien merité. L'atmosphère vide et désagréable se fait sentir, le rabatteur est harassant et ses copains encore plus. L'un d'eux veut jouer à "give me 5" avec moi pour faire semblant de sympathiser avec moi afin de vendre son truc. Ce que je refuse. Il perd la face alors qu'il avait déjà perdu 100 euros en pariant sur la France, qui a elle perdu contre la Grèce (soi-disant). Un autre nous traite de "comment ça va ma poule?".
Les jours suivants seront les mêmes. Louer un moto avec assurance alors qu'il n'y en a pas en Indonésie. Les personnes se foutent de vous pour des raisons inconnues. Et ça continue : à notre départ de l'île, comme nous ne voulions pas acheter notre billet de bus à l'agence, le gars nous engueule ouvertement et nous fait des signes grotesques : "rentre chez toi, on n'a pas besoin de vous," pour traduire en français sans être vulgaire. La mentalité est pittoyable dans les endroits touristiques. Pulau Nias était une de nos prochaines destinations. Nous avons entendu tellement de mauvaises choses sur le comportement des gens, que nous avons vite oublié cette île. Les loueurs de surf board dégradent volontairement les planches afin que vous repayez les réparations.
Lac Toba et la très tranquille ville de Tuk-Tuk (27-29juin)
Dimanche 27 juin :
Première journée au lac Toba. On se repose de la journée fatigante de transport d'hier. C'est la semaine de festifal du lac Toba, on retourne à Parapat en face de l'île (12H30), à l'endroit soi-disant le plus festif! Mais en fait, c'est décevant. Beaucoup de touristes indonésiens venant de Medane (3 millions d'habitants, capital de Sumatra, il y a bien quelques riches pour faire les touristes le WE), mais peu d'animation. Les gens nous regardent comme s'ils n'avaientt jamais vu de Blancs (un peu comme en Chine), et c'est désagréable. Certains sourient, d'autres se moquent de nous. Nous passons notre chemin dans ces cas-là. Nous nous réaprovisionnons à l'ATM (900 000 roupias, soit moins de 100 euros). La fête annoncée est un peu déprimante en fait. Retour à Tuk tuk sur l'île de Samosir vers 15H30.
Lise se console en allant chez le pédicure (20000rp), et moi, j'en profite pour faire un massage d'une heure (30 000rp). Malheureusement, pas aussi bon qu'en Thaïlande, la masseuse appuie assez fortement par endroit, causant une contraction plutôt qu'un effet relaxant. La ville semble morte, beaucoup moins de touristes qu'avant, non seulement à cause des attentats des années précédentes, mais plus vraisemblablement à cause du nouveau système de visa pour la France (et d'autres pays) : un visa obligatoire d'un mois à l'entrée du pays (35 dollars), 2 mois (comme nous), en allant à l'ambassade (beaucoup plus chiant), et en général, les personnes visitent Sumatra seulement lorsqu'ils ont plus d'un mois dans le pays.
Lundi 28 juin : tour de l'île en Scooter.
Lever vers 7H50. Alors que j'avais demandé que le scooter soit prêt vers 8H30, je devais encore attendre 5 minutes vers 9 heures (le temps que la serveuse revienne de je-ne-sais-trop-où), puis, à nouveau le temps de faire le plein après que je paye... J'ai décidé que s'en était trop et je suis allé louer un autre scooter un peu plus loin pour le même prix, essence compris (45000).
A Ambarita, nous visitons un musée où sont contruits les anciennes habitations typiques, et des chaises et tables en pierre où se réunissait le conseil du village : ils jugeaient les voleurs ou les meurtriers. Ces habitants étaient animistes, ils croyaient aux esprits comme au Laos (mais pas les mêmes), on retrouve des objets vaudous. Le pseudo guide nous demande 20000rp pour sa prestation, je ne lui donne que 7000, ce qui est déjà pas mal. Ensuite, il me harcèle en voulant me vendre des objets à 2 francs pour 1 euro. Décevant, son comportement.
Nous continuons la côte de l'île. Arrêt à Simanindo. La danse traditionnelle est déjà commencée. Du coup, on nous fait une remise : 15000rp au lieu de 20000, mais c'est encore trop cher pour ce que c'est. Les danseurs n'y croient pas vraiment et insistent aussi pour recevoir un tip. Le musée et les habitations sont décevantes à nouveau. Ensuite, arrêt à Pangururan pour un resto local. Nous essayons divers plats locaux, mais ça ne nous plaît pas vraiment. Nous essayons aussi du lait ou fromage de buffle, mais notre estomac n'appréciera pas dans la soirée.
Les hot springs au bas du volcan Bukit Pusuk. Une odeur de souffre s'en dégage. L'eau est extrêment chaude. Impossible de tenir. Pour se consoler, des piscines mal finies parsèment la pente du volcan et nous nous baignons dans l'une d'elles. La suite de l'épisode de la journée est plus épique, l'état des routes est de plus en plus lamentable au fur et à mesure que nous nous enfonçons dans l'île. Par contre, la vue sur le volcan est superbe. Nous assistons à une fête de mariage. Pas de danse, tout le monde se parle et on fait un peu l'attraction auprès de certaines personnes. L'authenticité du pays ressort et cela nous plaît. Les gens sont souriants, essaient de sortir le peu de mots qu'ils connaissent en anglais. Rien à voir avec les personnes fausses des endroits touristiques qui ne pensent qu'à votre argent.
Ensuite, deniers villages avant de s'enfoncer dans ce que l'on pensait être juste une forêt, mais c'est bel et bien la jungle. La route n'est que terre et cailloux et j'ai peur de crever comme la fois dernière à Koh tao en roulant sur les branches tombées. On nous avait dit tout droit, mais après 40 minutes, nous tombons sur une bifurcation. Sur le malheureux plan que nous avions récupéré, il donnait l'impression de devoir tourner à gauche. Pas de chance, c'était à droite, et une demi-heure perdue alors qu'il était déjà 16H00 (la nuit tombe à 18H30 ici). Nous retombons sur des habitations et nous demandons notre chemin. Nous sommes dans la bonne direction pour rentrer, ouf! La descente est superbe avec vue sur l'île, le lac et la côte opposée. Pendant la descente, mon estomac me tracasse et je me fait vomir. J'aurai la diarhée pendant une journée mais pas de fièvre (ouf!). Le soir, impossible de manger, je me couche vers 20H00 tandis que Lise fait la gourmande en commandant tacos à la guacamole qu'elle vomira une heure plus tard.
Lundi 29 juin : matinée tranquille à tuk tuk, nous gravons un CD pour nos photos. Nous prenons le bateau pour Parapat, direction la station de bus. Nous aurions dû réserver nos billets de bus la veille.
Cauchemardesque bus de nuit (29-30juin). Comment passer une plus mauvaise nuit que celle que nous avons passée, je ne sais pas trop. Ah! si, il manquait peut-être un froid de canard, mais bon à l'équateur, il ne faut pas pousser. Imaginez un bus qui a fait son temps. A l'arrière, trois places, dont deux pour nous. Sièges non inclinables, bien sûr. Du côté fenêtre, une barre de fer qui vous empêche de vous appuyez sur la fenêtre. Les toilettes dégagent une odeur nauséabonde. 4 personnes pour 3 sièges (enfin, ça n'a duré que 3 heures, car j'ai vite fait comprendre au gars que j'avais un billet pour une place entière, alors que lui n'en avait pas, surtout que nous avons payé le prix fort, c'est-à-dire le prix touristique pour ces 2 extra seats très incomfortables : 120 000rp, alors que les autres payent 165 000rp pour 2 fois plus de kilomètres. Encore une fois, l'Indonésie déçoit. Par conséquent, fini les bus de nuit. Au lieu de payer le prix fort, nous prendrons l'avion qui finalement n'est que 2 fois plus cher pour 10 fois moins long et 10 fois plus confortable. Les touristes ne sont pas au rendez-vous cette année nous disent-ils. Il ne faut pas s'en étonner...
La personne à côté de nous était bien sympa : un père de famile de 4 enfants. La mère et les gosses avaient plus de confort dans les sièges "normaux", et nous permettaient d'étendre nos jambes, pour essayer de nous alonger, car dormir sur un siège droit est un vrai calvaire. Impossible. Et la fatigue est là sans que vous puissiez dormir. Une vraie torture, et le bus qui tourne dans tous les sens à cause des virages! En contre-partie, il appuie sa tête contre mon dos.
Arrivée à 6H30 décalqués après 15 heures de transport (pas de retard malgré plusieurs pannes de moteur). Le temps de trouver un hôtel et 2 heures de sommeil avant d'attaquer la visite de la ville. Pendant la nuit, nous passons dans l'hémisphere sud que nous ne quiterons plus avant notre retour en France.
Les stars de Bukkitingi (30 juin).
Pas grand chose à voir à Bukkitingi. La ville ne nous plaît pas trop. Le marché est animé, mais nous ne mangeons pas bien. Par contre, le cadre est joli : deux volcans surplombant la ville et la forêt. Du fort laissé par les Danois, on a un joli aperçu des
environs. Hélas, le temps est assez nuageux et il pleut un peu en fin d'après-midi. Rien pour nous enthousiasmer. Notre moment de bonheur : nous avons des billets d'avion vraiment pas chers pour Jakarta : 420 000 Rupih (40 euros). Cela va nous éviter 30 heures de
bus. LE BONHEUR. Nous redevenons des stars. A croire que peu de touristes viennent ici, car nous sommes de nouveau pris en photo. Avec l'un, avec l'autre, en groupe. Tout le monde, surtout les enfants, nous dit "Hello". Et quand nous répondons "Hello", ils sont
tellement excités qu'ils se mettent à rigoler. Mais tout cela reste amical, donc ça va. Bon, comme tout le monde l'a apris, comme en Chine, "What's your name? Where do you come from?", ça devient lassant à la fin, mais on survit avec le sourire.
1er juillet : aux alentours de Bukittingi.
Changement de plan à la dernière minute : notre visite du lac Maninjau est retardé d'une journée. Nous louons un scooter pour la journée (60000 Rupiah) et partons à la découverte des alentours de
Bukkintingi, malgré le temps menaçant. Nous commençons par Palupuh. La route pour y aller est très belle. La forêt et les volcans en toile de fond. Un "guide" nous emmène voir les Raffesia. Ce sont les plus grandes fleurs du monde. Hélas! elles ne sont pas encore
ouvertes aujourd'hui. Il faudrait revenir dans quelques jours. Toutefois, c'est vrai que c'est vraiment gros, decouleur rouge foncé.
Nous faisons la connaissance de Mun, qui essaie de monter un projet touristique ici. Elle nous offre le café, sympa. Nous nous dirigeons ensuite vers la vallée Harau à 50 kms de là. En route, nous nous arrêtons pour déjeuner dans un resto local. Mon dieu! que c'est épicé. La petite bouchée de courgettes(?) va nous brûler l'estomac tout l'après-midi...
La vallee nous fait penser à Ninh Binh au Vietnam, sans l'eau et en plus petit, mais assez impressionnant quand même. En allant un peu plus loin, on se croirait revenus au Laos avec les rizières entourées de montagnes recouvertes de végétation dense. Les gens nous regardent avec de gros yeux. Peu de touristes doivent s'aventurer dans le coin. Nous décidons de poursuivre vers Pagaruyung où un impressionnant palais nous attend. Mais le mauvais
temps contrarie nos projets : de bonnes averses nous forcent à nous arrêter pour ne pas être complètement trempés. A la place, nous visiterons le marché très animé de Payakumbuh où nous testons quelques specialités locales : des beignets, une espèce de galette, des brochettes de boeuf. Cela me réconcilie un peu avec la cuisine indonésienne que je ne trouve pas fameuse. Nicolas achète enfin des lacets de rechange pour ses chaussures! Si vous voulez acheter
une guitare pas chère, venez ici, ça coute 10 euros!! Vraiment sympa ce marché.
Il est déjà 18H00, il est temps de rentrer avant la nuit. La route du retour est un calvaire. Les pots d'échappement sentent vraiment mauvais et la couleur noire de la fumée ne dit rien de bon non plus. On est contents d'arriver à Bukkintingi pour prendre une bonne
douche chaude. Le climat ici à sumatra est bien moins bon que nous le pensions : nuageux, quelques éclaircies à la grosse averse... un peu de tout nous tombe dessus. Pourtant, c'est la saison sèche. La température est clémente, car nous sommes toujours autour de 1000 mètres depuis notre arrivée. Finies les grosses chaleurs de Singapoure, de Malaisie et Thaïlande. D'ailleurs, nous payons plus cher pour avoir l'eau chaude.
(Ecrit par Lise et moi-même :-) Nous partagons les fautes d'orthographe et les phrases bancales)
A bientôt.
Lise et Nicolas.
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