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Carnet de voyage : Indonesie

Retour d'expédition au Timor : que d'aventures! - 11/08/2004

Bonjour à tous!

5 jours intenses au Timor, dans une région de l'Indonésie peu visitée suite aux violences précédant l'indépendance du Timor oriental. Pourtant, tout est calme ici, la vie encore très traditionnelle et des paysages variés bien différents de ceux du reste du pays. Nous avons etabli notre camp de base à Soe, afin de visiter Kapan avec ses paysages de montagnes presque suisses, Boti avec un des derniers rois du Timor et Oenassi pour son marché coloré. Un mail plein de détails.

Après une nuit à Kupang dans un hôtel moyen (5 euros) mais proche d'Internet, nous prenons un bemo (1000 Rupiahs) pour la station de bus. Nous mangeons en compagnie de policiers tous contents de parler avec nous dans un des meilleurs warungs que l'on ait eu. Le musée régional étant à 500 mètres, nous faisons un tour qui s'avère très rapide : peu d'explication en anglais, pas de guide (où est celui mentionné dans notre Lonely Planet??), mais 3 “gardiens” (?) qui font le tour avec nous. La section des costumes traditionnelles est la plus intéressante. Dommage que l'on n'en apprenne pas plus.

Incroyable mais vrai : nous avons à peine le temps de retourner à la station de bus, qu'un bus pour Soe part. Mais quels grands rêveurs nous faisons encore : nous avons pris l'omnibus qui se fait doubler par tous les bus (nombreux) qui prennent la route principale du Timor. Trois bonnes heures après, nous arrivons enfin à Soe. Première impression : encore une ville sans aucun charme! Mais il y a pas mal d'activités : tout le monde se prépare pour la fête de l'indépendance le 17 août : défiles des écoles et des associations en répétition. Tous au pas! Le bus nous dépose près de l'hôtel Anda. Le proprio est sculpteur et a fait de sa maison un bateau. Hélas! Il est maintenant vieux et un peu sourd. L'hôtel est assez délabré (les jolies chambres du guide sont maintenant un poulallier) et après 5 minutes, nous apprenons que l'hôtel est plein. Nous nous rabattons sur l'hôtel d'à côté, le Cahaya : 40000 Rupiahs (après négociations) pour une chambre pas terrible (un cafard viendra nous rendre visite plus tard……). L'accueil n'est vraiment pas leur fort. Le gars me fait visiter la chambre tout en mangeant son riz la bouche grande ouverte. Merci pour les relans!! Bon, ce n'est pas grave, demain, il nous loue une moto pour 40000 Rupiahs, on pourra vite se sauver. En plus, nous avons trouvé un guide qui parle bien anglais, pas trop cher et qui nous emmènera en tour lundi et mardi.

Dimanche matin, nous nous réveillons avec un bruit que nous n'avions pas entendu depuis bien longtemps : la pluie! C'est une véritable catastrophe : on est coincés ici. Dimanche, tout est fermé, c'est le jour de la messe, car ici, la population est à majorité catholique. On ne peut même pas se réfugier dans un beauty salon. Pas de bons restos à l'horizon. Pas d'Iinternet non plus! Coincés dans notre chambre d'hôtel! Vers 11H00, la pluie se calme et nous décidons de faire un tour. Le chœur répète. Sympa, mais vraiment, on tourne en rond. Nicolas finit par négocier une moto pour 40000 Rupiahs l'après-midi, tant pis s'il pleut un peu!

Mais la chance revient : le temps se dégage et nous avons un beau soleil pour le reste de la journée. Nous faisons route vers Kapan, à 21 kms de Soe. Sur la route, des maisons traditionnelles, les lopos : de petites maisons en feuilles de palmes avec un toit qui descend jusqu'au sol. Quasiment tout le monde possède une maison « européenne » avec une grande porte et des fenêtres, et où l'on peut se tenir debout, mais derrière, il y a une maison traditionnelle : elle sert de stockage, essentiellement pour le maïs qui sèche au- dessus du feu. Certains l'utilisent comme cuisine pour éviter la fumée dans la grande maison. D'autres dorment également dedans, car comme le lopo est petit et fermé, il garde la chaleur contrairement à la grande maison pleine de courants d'air. Le gouvernement souhaiterait voir disparaître ces lopos, mais je crois bien qu'au Timor, ils sont trop attachés à cette maison.

Rien à voir à Kapan, à part la compétition de football de la journée. Nous poursuivons vers Futamenasi à 17 kms de là. Les paysages deviennent nettement plus jolies, mais la route se dégrade proportionnellement : du moto cross! L'effort vaut le coup : on se retrouve dans une forêt qui ressemble plus à un parc avec son gazon. Des vaches broutent. Et de manière incongrue, on voit quelques cactus!! A Futamenasi (14H30), nous retrouvons Mr Anin, le gérant de LA guesthouse locale (deux jolis bungalows bien situés) que nous avions rencontré à Alor. Il est content de nous revoir et nous invite à manger chez lui. Nous y rencontrons tout le voisinage, attiré par les Blancs. Il se fait guide pour l'après-midi en nous montrant le parc national tout proche. Il est vraiment gentil, mais ne sait pas du tout conduire sa grosse moto, qu'il possede pourtant depuis 20 ans. Il câle souvent et n'arrive pas à aller aussi vite que notre pauvre scooter. Nous tombons sous le charme de cette forêt. Dommage que l'on n'ait pas plus de temps pour marcher un peu. Mais il est déjà 16H45 et nous avons de la route à faire. Difficile de dire au revoir à notre hôte, qui semble vouloir nous suivre.

18H00, nous sommes de retour à Soe, juste avant le coucher du soleil. Nicolas tente de négocier une moto pour un jour et demi avec les 3 mots d'indonésien que nous connaissons. C'est tout un poème et une franche partie de rigolade.

Récit de Nicolas le négociateur :

« Ici au Timor, on a des champions du monde à battre à coup sûr le plus con dans le dîner de cons… On arrive à l'excellence et on a du mal à s'imaginer plus. Je vous ai déjà raconté l'histoire dans le bus qui croyait qu'on allait attendre dans son bus pendant 2 heures pour faire le tour de la ville.

D'autres petites anecdoctes encore : le soir de notre arrivée à l'hôtel à Soe, je demande si je peux louer une moto pour la journèe et je demande 40 000, ce qu'il accepte avec étonnement de ma part (la location est à 50 000 ici car un ojek, ou mototaxi, se fait au moins 50 000 de revenus dans la journée, ce que j'ai du mal à croire). Le lendemain, je lui demande pour la moto et là, il part dans la rue et arrête une moto, je demande 40 000, qu'il refuse forcément. En fait, la veille, j'ai négocié une moto pour rien du tout, car il n'avait pas de moto!!!
Le lendemain, de même, après avoir loué la moto pour la journée (j'avais quand même trouvé à 40000 pour une bonne demi-journée), je demande 80 000 pour une journée et demi, ce qui me paraît raisonable puisque la journée est à 50 000. J'ai probablement du mal à me faire comprendre, alors je lui dit 28 heures de location et il me sort le prix exorbitant de 280 000 (300 000 en fait) car pour lui, c'est 10 000 l'heure. J'ai du mal à comprendre : c'est le prix pour une journée de location de 4x4 avec chauffeur et guide!!! (350 000 excatement). Un prof d'angalis touche 500 000 dans le mois, imaginez la somme!!!
Je refuse et je le trouve à ce moment déjà stupide de refuser mes 80 000 (en Thaïlande, on a loué une moto pour 2.5 euros, soit 25000 pour 24 heures). Nous partons manger et je le revoit revenir avec un copain qui serait intéressé. Il n'avait pas bien compris que lorsque je prends la moto à 8H00, et que je la loue 28 heures pour la rendre à 12H00, les 12 heures nous amenaient au lendemain midi, et que je la rendais à Soe et qu'il ne pouvait pas l'avoir pour la nuit. Finalement, après au moins 40 minutes de discussion, il comprend et me sort la somme de... devinez?? 300 000 (il a écrit 350 000, mais s'est ravisé ensuite), alors que je lui avais déjà refusé une heure plus tôt!!! A croire qu'ils ont la mémoire courte!! Du coup, il s'en va vexé en donnant l'impression qu'on lui a fait perdre son temps alors que c'est lui qui nous avait fait perdre le nôtre... »

Autre petite blague indonésienne :

« Nous sommes le 6 au matin à Kalabahi, dans le bateau pour Kupang. Il vient de Maumere et il faut 15-18 heures pour aller à Kalabahi. Quel jour êtes-vous partis de Maumere, le 5 à 17H00? Et bien non!! le 6 à 5H00 d'après un Indonésien que l'on a croisé. Je ne sais pas si c'est le fait de ne pas dormir chez lui qui lui fait perdre le référentiel temporel... ou autre chose. C'est bien le premier endroit dans ce pays où les gens sont aussi durs de la feuille."

Lundi matin :

7H30, notre guide arrive avec deux motos pour notre tour d'1 jour et demi (120 000 Rupiahs pour le guide, 160 000 Rupiahs pour les motos). Le temps que nous prenions notre « snack », le guide a eu un accident de moto. Pas trop grave, mais bon' on passe une heure au garage pour finalement revisser 2 vis. Nous faisons un tour au marché de Soe pour tuer le temps. Il faut juste être patient ici. 9H15, nous partons. Nous nous rendons d'abord dans l'école de notre guide, car il est prof d'anglais! Ici, l'école est gratuite jusqu'à 12 ans (primaire). De 12 à 15 ans, il faut payer 5000 Rupiahs par mois. De 15 à 18 ans, 15000 Rupiahs par mois. L'université est beaucoup plus chère : 800 000 Rupiahs le semestre : les photocopies de cours sont incluses, mais pas le logement. Les aides du gouvernement sont réduites : 2 ou 3 élèves de milieu défavorisé par école seront peut-être aidés, sinon il faut se débrouiller. « Mes » élèves ont environ 15 ans, ils sont assez curieux, pas trop timides et ont un anglais suffisant pour parler. Les élèves de Nicolas sont trop jeunes. Pas trop de questions. Inévitablement à la fin, les jeunes me demandent s'ils peuvent revenir en France avec moi et me dise « I love you ». Difficile de rester sérieux.

11H00, nous prenons la route de Niki Niki. La-bas, nous visitons les tombes de l'ancienne famille royale de la région. Pas terrible. Nous essayons d'en savoir un peu plus sur ces royaumes, mais le guide n'est pas trop câlé. Nous dévions sur le Timor : pour lui, ce serait bien que le Timor soit unifié, car le Timor partage la même culture et le gouvernement de Jakarta leur semble bien loin, tout comme les promesses électorales. « Que le temps de Sohearto était bien » nous dit-il, "il n'y avait pas de crise". Quand on lui parle de la corruption d'alors et des sous que le président se mettait dans la poche, il nous repond laconiquement : « Au Timor, on ne sait pas ça. » Nous prenons ensuite la route de Boti.

Le village de Boti :

Bien à l'écart de la vie indonésienne. La route qui y mène est parfaite pour faire du motocross. Tout devient plus aventureux quand on n'a seulement qu'un scooter ou une moto 100. Les paysages varient vite. Selon la présence de rivière, la végétation change dramatiquement. Comme le chemin surplombe les collines, les vues sont tres scéniques. Nous arrivons au village : il est entouré de barrières afin d'éviter que les animaux ne rentrent et mangent ce que les villageois font difficilement pousser. En effet, le village ressemble à une oasis de montagne : les palmiers sont là pour faire de l'ombre. En dessous poussent des arbustes utilitaires, les bettle nut (les “bonbons” locaux qui leur donnent une couleur rouge dans la bouche). Mais pour cela, ils doivent aller chercher de l'eau à une source située à une dizaine de minutes (pour eux, un peu plus pour nous) en contre-bas du village. Ensuite, il faut tout remonter avec les litres d'eau sur la tête!

La guesthouse est bien mieux que nous l'escomptions, même mieux que notre hôtel à Kupang. La déco est faite avec le tissage local et c'est propre. Nous avons aussi une sale de bains pour invités : douche au baquet! Mais nous sommes bien contents de la surprise! Le village nous accueille. A 16H00, il n'y a pas grand monde au village, même pas d'enfants curieux! Comme tous les nobles, le roi nous fait attendre avant de paraître avec sa reine. Le chateau ressemble à une maison ordinaire et pas de signe ostentatoire de royauté à part peut-être le fait que la famille royale porte plus de bijoux que la plupart des Indonésiens. Le roi a 78 ans, mais ne les parait pas. Après plus de 700 visiteurs du monde entier (nous sommes les n'720), il ne semble plus émus de nous voir et peu curieux (parmi les premiers, on peut citer une centaine de Japonais pendant l'occupation durant la deuxième guerre mondiale!). Le roi est toutefois content que nous ayons apporté des bettle nut et des feuilles de citron. C'est le cadeau traditionnel de bienvenue.

Le village n'en est pas vraiment un : en fait dans le premier “enclos” se situe plutôt la famille royale. Les autres maisons sont dans un autre endroit. Une partie est fidèle au roi (les maisons plus haut sur la colline), tandis que les habitants ayant choisi le gouvernement sont plus bas. Il faut dire que le roi impose certaines règles plutôt restrictives : ses “vassaux” ne peuvent pas avoir de religion. Les enfants ne peuvent aller à l'école que jusqu'à 12 ans (primaire). Après, ils seraient obligés d'aller “en ville” et de reporter tous les maux de la ville, comme la violence et l'alcool. Si une personne du village se marie avec quelqu'un d'un autre village, cette personne doit venir habiter au village et suivre les traditions du village. Apparemment, il n'est pas très bien vu d'aller à Oenassi, le village le plus proche, car le roi et même sa fille, n'y vont jamais. Ca doit être trop grand et trop bruyant. Pourtant, le roi est déjà allé une semaine à Jakarta (en avion!). Quand les gens sont malades, ils essaient d'abord la médecine traditionnelle et si vraiment ça ne va pas, ils peuvent aller à la clinique “de l'autre village”. Le roi régente ainsi tout le village : il règle tous les litiges. Il dirige aussi les réunions du village qui concernent essentiellement les travaux agricoles, les jours de repos des habitants (généralement un jour tous les 10 jours). Le roi préside LA cérémonie de l'année: même si les villageois n'ont pas de religion, ils croient en l'esprit de la terre et du ciel. Une fois par an, au mois d'avril, ils se rassemblent dans la forêt et sacrifient un porc afin que la saison des pluies leur soit favorable. Le sang est versé sur une pierre avec du riz. Ensuite, le porc est partagé entre les villageois. Le roi est aussi le seul qui possède l'électricité au village. Des officiels de Soe ont en effet amené un générateur et ont installé une lampe chez le roi, mais personne ne sait faire fonctionner le générateur et de toute façon, il fait trop de bruit et le pétrole sent trop mauvais. Du coup, éclairage à la lampe à pétrole.

Quelques autres traditions : les hommes ne se coupent plus les cheveux à partir du moment où ils se marient. Les villageois ne portent pas de chaussures. Le père choisit la future épouse de son fils. Il va demander la main au père de la fille en apportant une somme rondelette. Les nouveaux mariés partent ensuite dans leur nouvelle maison. Pendant trois ans, ils vont travailler pour pouvoir organiser leur fête de mariage! Après une naissance, les parents doivent attendre 4 jours avant de présenter le nouveau-né au roi et au village.

L'activité principale du village : pour les hommes, travail dans les champs et pour les femmes, tissage. Elles font pousser du coton. Après la récolte, elles enlèvent les graines, puis en font du fil (pour aider la “toupie” à tourner plus longtemps, elles la font tourner sur des cendres, mais mes tentatives ont été un véritable échec qui les ont bien fait rigoler, car ici même les gamines savent le faire!!!). Le fil est ensuite coloré si besoin. Pour finir elles tissent. Leur métier à tisser est très archaique par rapport au Laos, mais elles font de jolies choses et savent réaliser quelques motifs. Ces motifs sont spécifiques à chaque village. Elles tissent des couvertures (compter 20 euros), des sarongs et des écharpes (5-7 euros). Les tentatives pour réaliser des chemises (5 euros) donnent un résultat moyen au niveau des manches. Tout ce travail se fait soit individuellement si le tissage est pour soi, soit en communauté si le tissage est vendu à la “coopérative” du village.

Notre dîner est assez basique comme toujours, mais bon : des nouilles (mie), du riz, du poulet, mais nous mangeons pour la première fois la nourriture de base du Timor : du maïs (1000 Rupiahs le kilo contre 2000 Rupiahs minimum le kilo pour le riz). C'est vrai que dans toutes les maisons, du maïs est en train de sécher. Mais dans les warungs, pas de plat à base de maïs, seulement du riz. Après le dîner, un petit spectacle juste pour nous : un peu de musique avec une sorte de guitare et des gongs, tandis que les femmes font de gracieux mouvements avec leur sarong et que les hommes réalisent une danse guerrière. Les femmes chantent une mélodie sur les beautés de Boti. Nous sommes évidemment invités à danser. Sympa, mais les deux musiques tournent en boucle. Nous remercions avant d'aller nous coucher.

Le lendemain matin après une nuit sans un bruit, nous mangeons du pop corn (!) et des bananas bouillis (au gout de patate) avant de dire au revoir. Nous faisons quelques achats : écharpe tissée, bols et assiettes locales en bambou {le bois est ici un luxe}. Le village nous laissera un étrange sentiment : une vie à l'écart, bien au calme et sans problème, mais aussi sans désir, sans rêve, car tout est hors de portée. Tout semble fait pour retenir les gens: pas d'éducation, pas de religion, donc pas de vision autre que celle du roi. Le monde extérieure semble présenté de manière à faire peur, avec tous ses vices. Malgré le nombre de visiteurs, les habitants semblent toujours avoir peur des Blancs. Vraiment étrange.

A 8H00, nous prenons la route d'Oinlassi et son marché réputé. 15 kms, mais quels kilomètres! La route est encore bien mauvaise et il faut traverser une dizaine de barrières. Il semble que l'invention des portes ne soit pas arrivée jusqu'ici. Il faut bouger un amas de branches. Incroyable! Nous sommes un peu déçus par le marché. Certes, il est important vue le nombre de personnes qui y viennent, mais pas si différent de celui de Soe. Il y a plus d'étals par terre, plus de personnes en habits traditionnels, mais c'est un marché avec les quelques produits locaux (surtout le maïs, le riz, quelques légumes, le sel). Les gens sont surpris de nous voir. Beaucoup veulent nous toucher. Les femmes me serrent la main et sont impressionnées par la couleur de ma peau. Evidemment, on nous propose de tout acheter : nous craquons pour des panniers et les ustensiles pour manger les bettle nuts.

A 10H30, nous reprenons la route. Nous revoilà à Soe vers 11H20, suffisamment tôt pour aller voir la shop de son ancien prof d'anglais Marcel qui enseigne aussi dans le même lycée. Je lui rapelle sitôt arrivés en ville, car il avait déjà oublié et hop! on fait demi-tour pour reprendre la petite rue de son lycée. Je le suivais tranquillement en moto, peut-être à 5 mètres derrière lui, et passons à côté d'une sortie d'école avec tous les écoliers en uniforme... quand soudain, une petit fille se jette brutalement sous mes roues. Elle aurait voulu se suicider, elle n'aurait pas pu faire mieux! Si, peut-être choisir un véhicule qui allait plus vite. Nous roulions à 20 km/h, peut-être 25 max, mais même à 10, il n'aurait pas été possible de l'éviter, de freiner, ou de virer.
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Cela s'est passé tellement vite que nous n'avons pas eu le temps de réaliser. J'étais déjà par terre à me relever et voir ce qui s'était passé. J'ai crié : "c'est pas vrai, on avait juste fini, mais pourquoi elle a traversé". J'avais mal au genou, mais je pouvais me relever. Pas trop vite sinon, les gens croient que vous n'avez rien. Je demande à Lise si elle est OK, et ça avait l'air d'aller. Je voyais quelqu'un en train de transporter la fille dans une maison sur le côté et j'ai crains le pire, une jambe cassée ou je ne sais quoi. Je suis rentré dans la maison en boitant, plus pour simuler qu'autre chose, bien que mon genou était bien égratigné ainsi que celui de Lise. La fille était OK. Juste une plaie au genou et une bosse à la tête. Elle pouvait parler, marcher, mais était un peu sous le choc, c'est tout.

Nous avons attendu la venue de son père. Inquiet, il parlait indonésien et je ne comprenais que le mot police. Il voulait de l'argent pour sa fille alors que les plus amochés, c'était sûrement nous!! Lise avait un coup et une plaie au genou, un coup à la cheville, et deux égratinures à la main, près de l'ongle (je lui avait pourtant dit de mettre des gants même si personne n'en met ici). Elle est tombée sur moi, donc le choc a été "amorti" pour elle. Pour ma part, le pantalon convertible en fibre fine ne m'a pas beaucoup protégé : un coup au genou et une plaie de 3 cms sur 3, un coup à la cuisse, une légère égratinure au bas de la main, alors que j'avais pourtant mes gants de moto. D'ailleurs, je leur ai fait 2 gros trous! (j'ai bien fait de les prendre, même dans les pays chauds). Idem pour ma polaire, que j'avais sur moi. La partie short du pantalon convertible est déchirée (dommage, je l'aimais bien, je l'avais acheté au Vieux Campeur, je vais avoir du mal à en trouver un autre comme celui-là), ma veste imperméable était enroulée par les manches à ma taille et se récupère aussi 3-4 trous. Le pantalon court Nike de Lise, qu'elle avait acheté 5 dollars au Vietnam, a souffert aussi.

On se sera abimés et on aura abimé bien plus de vestement que la pauvre petite fille avec une petite bosse sur la tête et un égratinure. Mais le père voulait apparement des sous. Il avait l'air même fort déçu qu'elle n'ait pas plus de bobos pour nous demander plus. La solution était d'aller à la clinique à 500 mètres du lieu où Soeur Laura, très, très gentille, nous a accueillis. C'est vraiment la soeur aimable, serviable que l'on voit dans les films français comme ceux de Louis de Funès!! On a passé à l'alcool toutes les plaies, mais on a dû frotter pour retirer la saleté dans les plaies.

Tout s'est arrangé pour le mieux avec le père. On a même pris une photo de la fille et de la soeur avec nous!! Il restait encore le problème de la moto qui, e France, pourrait coûer en réparation au moin 500-1000 Francs, mais ici, il rafistole tout donc je m'inquiétais moins : poignée d'embrayage cassée (ils peuvent la ressouder), repose-pied gauche et béquille qui touchent la chaîne (ils peuvent les redresser), boutons d'allumage des feux rabotés mais encore fonctionnels, la clef pliée en deux et surtout le phare avant bousillé mais le guide qui avait emprunté la moto avant nous s'était déjà planté avec et avait déjà cassé le phare avant!! Tant mieux pour nous. En fait, j'ai payé le guide (120 000) et la location des motos (160 000) et je lui ai donné 20 000 de tip en plus. Il m'a dit que c'était OK et qu'il était vraiment désolé de ce qui était arrivé!! Nous aussi, on était bien désolé et j'avais peur que le propriétaire de la moto rapplique en demandant des sous, donc on est partis assez rapidement pour prendre le bus.

Bref, on s'en tire beaucoup mieux que ça aurait pu tourner, surtout pour la fille. Je croyais l'avoir percutée de plein fouée, mais vu le peu de blessures qu'elle avait, elle a dû percuté le côté de la moto, peut-être le guidon, ça l'a juste fait tomber, et nous avec, quelques mètres plus loin. Pour nous, rien de bien méchant, quelques plaies et quelques coups qui disparaîtront sous 15 jours. J'espère que ça ne nous dérangera pas trop pour la plongée, mais c'est plutôt le gros rhum que l'on s'est pris en arrivant au Timor qui nous inquiète le plus. Ca nous fait boiter un peu quand la jambe est froide, et un peu plus Lise, car elle est plus douillette;-)). Ce qui m'embête le plus, ce sont les trous dans un peu tous mes vêtements.

Le bus pour Kupang s'est foutu de notre gueule, à nouveau!!! Et j'ai vraiment montré que j'étais énervé ce coup là!! J'ai à peine eu le temps d'aller chercher de l'eau que Lise, par l'intermédiaire d'un local, arrête un bus en provenance de Kupang et retournant sur Kupang (PP comme ils disent). J'ai pas percuté sur le moment et Lise a eu un moment de "faiblesse" (rêve?) aussi en croyant qu'il allait faire demi-tour quasiment tout de suite mais finalement, il est reparti faire le tour des villages aux alentours et lorsqu'on lui demande quand il repart, c'est pas avant 2 heures!!! Puis, il se ravise et sort 1 heure, ce qui est encore trop!! (en sachant pertinemment que c'est plus proche de 2 heures que d'1 heure!!). Si j'ai besoin d'attendre 1 heure ou 2, je préfère attendre dans un warong en train de manger que dans un bus assis de manière inconfortable!!

Sitôt la grande route prise, je sors du bus et l'assistant conducteur a beau me dire qu'il retourne ensuite au bus station (il allait dans le mauvais sens), je sors du bus et j'arrête un autre bus (dans le bon sens) qui allait aussi à Kupang mais tout de suite!! On repasse devant l'endroit où nous avions attendu, 20 minutes après. En fait, il y avait des bus toutes les 5 minutes, pas besoin d'attendre 2 heures (j'ai du mal à comprendre comment le conducteur de bus peut croire que nous allions accepter d'attendre 2 heures dans son bus au lieu de 5 minutes!!! quel fou!!).

Le bus n'est pas bondé, pas besoin de mettre les sacs sur le toît pour une fois. Un gosse crache par la fenêtre et tout me retombe dessus, sur notre sac à dos et sur le pantalon de Lise. Pas de chance aujourd'hui. J'ai beau l'engueuler en anglais, il ne sort même pas un "pardon". Plus tard, il dégueulera sur son sac et sur les pieds de son grand-père. Dans le bus, alternance de musique pop anglaise type Aerosmith et de musique indonésienne. Le bus fait comme d'habitude, il dépose les gens partout dans les rues adjacentes et ça devient très long. Mais finalement, il nous dépose aussi à notre hôtel (nous avions cru qu'il desservait uniquement la station de bus) et finalement, on a pu aller à Merpati pour faire le check in de notre vol du lendemain!! Ben oui, on a déjà récupéré les boarding pass pour demain et on a une place près du hublot.

On retrouve notre hôtel Komodo d'il y a 4 jours, tout contents de nous revoir , avec leur chambre dortoir sans personne dedans à part nous et une salle de bains commune, ie sans douche mais un baquet pour s'aperger de l'eau. La douche, ils ne connaissent plus depuis Maumere. On nettoie à nouveau nos bobos. Je suis passé chez le coiffeur, 9000 la coupe de cheveux, je lui paie finalement 10 000, car la coupe est réussie et il te fait un massage des épaules à la fin (il te tord aussi le coup pour le faire craquer mais ça, je n'aime pas trop). Je ne me suis pas fait la boule à zéro pour une fois, juste une tonte normale.

Nous étions arrivés trop tard au bateau la dernière fois, mais ce soir, nous avons eu le temps d'aller manger dans un resto au bord de la plage, cher mais très bond (je n'aime pas lorsqu'à la fin, tu as la surprise de voir que les 10% de taxes ne sont pas inclus) : 67 000 en tout. Le gros poisson de 40 cms de longueur est à 40000 et est vraiment délicieux, on mange à deux dessus. Cela change des warongs où nous mangeons depuis une semaine et demi, depuis Maumere. Dans ceux ci, ce n'est vraiment pas cher, mais c'est basique : riz-poulet fris, nasi ayam goreng: 7000-10000, riz-oeuf, nasi telur : 3000-5000, riz-boeuf bouilli (comme beuf bourgignon, j'aime pas ça), nasi rendang, 5000-6000, es the : the glacé, généralement 2000, Fanta en canette : 3500. Le riz est servi avec des feuilles cuites de chez-pas-trop-quoi. Déjà en Malaisie, il fallait demander pour manger avec des baguettes, ici, il n'y en a plus du tout, tout se mange à la cuillère et à la fourchette (par contre, ils ne connaissent pas le couteau).

Le bemo quasiment vide (il n'y a en a presque plus de bemos, les gens sont déjà tous couchés!) nous ramène vers 20H00 avec encore Bryam Adams!! Quel chanteur célèbre ici!!

Nous avons attrapé la crève ici!! Lise depuis l'île d'Alor et moi juste au matin de la première nuit à Kupang. Un mal de gorge phénoménal!! Difficile de parler même. Je suis passé à la pharmacie et ici, tout est soigné à l'Amoxyciline!! La tablette de 10-12, 9200 rp, c'est vraiment donné. La tablette de Doliprane (8-10) 1500, encore moins cher. Par contre, les bonbons pour la gorge sont plus chers, mais efficaces : 12000. Je prendrai une journée et demi des antibiotiques et le mal de gorge disparait rapidement en 2 jours (première fois qu'il disparait si rapidement!!). Par contre, Lise et moi nous mouchons à flots en utilisant maintes fois le papier toilette. Le guide aussi a la crève (il s'est fait aussi mal à l'épaule avec son accident avant de partir, mais il allait mieux que celui qu'il a collisionné, car il est parti à l'hôpital). Mais sa technique pour éviter d'utiliser du rouleau PQ à 2500 rp est de se moucher dans le vide et de s'essuyer les mains sur son pantalon troué. Pas de problème. Je rigole du guide, mais il était très sympa. Même si par moments, son anglais (pour un prof d'anglais) faisait un peu défaut(faut dire, vu le niveau d'anglais qu'ont ses élèves, il n'y a pas besoin d'être "fluent" dans les langues étrangères). Il essayait toujours de nous répondre.

Nous prenons l'avion pour Bali dans une heure. A nous les plages.

A bientôt.

Lise et Nicolas.


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Last modified : December 16, 2005 18:37


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