Une tentative
de réponse à la question que tout le monde se pose,
Mais ça fait quoi d'être parti un an? Et quel changement
au retour?
Eh bien, une réponse qui risque de décevoir bien du
monde, est "beaucoup et pas grand chose!", et pourtant
c'est vrai. Pour le savoir, lisez la suite....
La première semaine du retour
Alors, difficile de rentrer? Au début, non. Nous étions
contents de rentrer afin de revoir nos familles. Le mauvais temps
en février 2005 (souvenez-vous de la vague de froid entraînant
même des fermetures d'autoroutes) ne nous faisait ni chaud
ni froid car pour la première fois depuis un an, nous nous
préoccupions moins du temps de dehors que des choses à
faire dedans (en très grosse opposition à mon année
à Toulouse). Qu'il pleuve, qu'il neige, ou qu'il vente à
notre retour, cela nous laissait complètement indifférent
vu que l’on était mieux dedans après avoir été
de sortie pendant un an. De plus, on en avait bien profité
les derniers jours de notre voyage sur la plage près de Rio
sous une chaleur dépassant les 30 degrés, et cela
devenait quasiment une "routine".
La page est tournée, on revient en métropole et sortir
en remplissant bien toutes nos journées ne nous importent
pas tant que ça. Nous ne ressentons plus l’urgence de profiter
à fond des endroits où nous étions sous peine
de le regretter. Non, chez nous, les montagnes seront toujours là,
si on ne s’y promène pas aujourd’hui, on pourra le faire
plus tard. On se rend compte que l’on vivait dans l’urgence depuis
un an et que prendre le temps de s’arrêter, ça fait
du bien et que l’on en a besoin.
En rentrant, nous retrouvions tous les souvenirs envoyés
pendant cette année dans les 4 colis. Seulement quelques
petites choses cassées, mais dans l ensemble, tout a bien
tenu le coup. Que de souvenirs !!! Et le tri dans les photos n’a
pas encore commencé, mais je pense que je n’en ai pas perdu
une seule. Par contre, notre vidéo filmée lors de
notre plongée en Malaisie reste malheureusement manquante.
C’est dommage, pour une fois que nous pouvions nous voir les détendeurs
a la bouche !!
Après une semaine...
Et après une semaine, où en est-on ?? C’est à
ce moment-là que l'on ressent le plus le contre coup… L’euphorie
du retour est passée. Et finalement on est déçu
d’être rentrés : tout le monde est content de se revoir,
mais ensuite le train-train reprend, les problèmes autour
de vous n’ont finalement pas changé. Malgré l’année
intense que l’on vient de vivre, il semble que rien ne soit passé
chez les autres. C’est rassurant quelque part de se retrouver en
terrain connu, mais après avoir affronté les situations
les plus diverses et inattendus pendant un an, le goût du
quotidien est assez fade. Même si nous-même avions repris
les mêmes habitudes, nous attendions des changements.
De plus, difficile de vraiment s'intéresser à quelque
chose. La télévision est encore moins intéressante
qu'elle ne l'était il y a notre départ. Les programmes
sont-ils encore plus bidon? Même le 20H qui attirait encore
mon attention ne me passionne pas beaucoup. Son regard est vraiment
franco-français et il n’y a aucune ouverture sur le monde.
Après avoir vécu tant de choses et avoir vu tant de
réels problèmes, difficile d'être captivé
par les actu de l'époque, souvenez vous : les mensonges de
Gaymard, la montée des prix de l'immobilier (toujours le
même sujet), la santé du pape ou la difficulté
du déneigement des routes.
Les seuls programmes intéressants pour nous étaient
les émissions de voyages et animalières de France
5 (et enregistrés en partie par nos parents qui voyageaient
par ce biais avec nous). Du genre, les émissions sur les
aborigènes en Australie, les tribus au Laos, les Glaciers
de Patagonie ou les reportages très bien fait du Lonely Planet
(C'est un gars qui parcourt en backpackers avec un cameramen qui
le suis). On se retrouve presque dans ces aventures.
C’est assez contradictoire, mais nous étions pressés
de retrouver un travail, le quotidien d’une vie classique pour retrouver
un rythme plus soutenu et le plaisir des WE. Ce qui nous paraissait
un rythme « pépère » avant nous laisse
songeurs. Il faut dire que passer ses journées à chercher
du travail n’a rien d’exaltant et surtout on a l’impression de vivre
dans le futur, d’attendre le lendemain un appel d’une société
ou la semaine prochaine l’entretien ou dans un mois l’embauche.
Après avoir vécu chaque jour à fond dans le
présent, la vie semble un peu fade. Cette constatation faite,
nous nous sommes organisés différemment en consacrant
du temps à d’autres activités constructives et en
sortant.
Après un mois …
On se découvre alors à porter un autre regard sur
des choses que l’on voyait avant tous les jours. Je me surprenais
regarder avec un plaisir inattendu ce à quoi je ne faisais
même plus attention avant. C’est alors que l’on se rend compte
que l’on n’a pas subi une transformation totale : un an de voyage
n’efface pas 30ans de vie et d’habitudes. C’est pour cela que l’on
a vite repris le même train train. Mais l’insatisfaction de
cette vie semblable mais différente que nous ressentons nous
fait prendre conscience que, malgré l’aspect extérieur
inchangé (non pas de vieillissement précoce en un
an d’aventures !) notre tempérament, nos aspirations et nos
valeurs ont changé.
Comment avons-nous changé après cette année,
est-on vraiment différent ?
A la fois moins intéressé par les news françaises
de tous les jours, mais plus à l'écoute des choses
qui se passent dans le monde, ouverts sur de plus vastes sujets,
surtout à propos de l'histoire sauf les églises, dont
les visites me gonflent un peu maintenant (alors que j'étais
passionné par les vieilles église romanes et baroques
à l'époque).
Nous savons probablement mieux relativiser les choses en France,
en comparant avec d'autre pays étrangers. Le bordel en politique
en France? Ce n'est pas tant le foutoir vu la corruption dans d'autres
pays. Tout le monde le sait, mais on ne s’en rend pas vraiment compte.
Du genre, la grippe aviaire est-il le fléau en Asie comme
décrit au infos? (La réponse est certainement pas),
mais les accidents de la route sont bien pires; mais ceci passe
complètement à coté.
Aussi, on se rend compte plus de la diversité culturelle
et de la beauté des paysages de France et d'Europe. Il y
a toujours plus beau et plus impressionnant ailleurs c'est sur,
mais pas autant diversifié, croyez-moi... Un exemple ? Quel
pays peut se vanter d avoir à la fois, de l'eau et du soleil,
des Montagnes et la mère, des rivières, de la neige,
des plages de sable, des criques magnifiques, des ruines, des châteaux
forts, tant d'histoire, Pas besoin de parti si loin pour voir des
choses magnifiques....
Pour sûr, notre anglais s'est amélioré. Notre
enthousiasme à discuter sur des sujets et d'autres atypiques,
mais à rejeter malheureusement les sujets les plus bateaux,
ou communs du genre que l'on a à la pause du boulot... Nous
avons discuté avec tant de personnes d'origine si différentes.
Savez vous que les Israéliens sont parmi les plus grands
backpacers? Il y a même des voyageurs de provenance d'Afrique
du sud...
Après trois mois…
C'est sûr, on a repris bien vite des habitudes, et la meilleure
chose était de pouvoir avoir un "chez soi" et des
habitudes régulière sur quelque chose. J'avais même
hâte de retravailler, non pas pour regagner de l'argent plus
vite car nous n'étions pas à cours, on avait prévu
de la marge, mais pour reprendre un rythme métro-boulot-dodo,
regardez le 20 H et matez le Navet à la Télé
le soir, le plaisir aussi d'avoir des week-ends après une
semaine fatigante au travail car finalement, nous n'avions pas vraiment
eu de WE pendant cette année). Après 3 mois de reprise
du travail, c'est déjà un peu le contraire, je pense
à mes prochaines vacances ;-)
Il arrive parfois qu'une chose vienne nous faire re-penser à
des moments de notre tour du monde, et on est déconnecté
pour quelques secondes, puis on retourne à la réalité,
on est devant notre écran d'ordinateur... On se dit, "c'était
bien quand même"... On a les souvenirs dans notre mémoire
maintenant (en plus des photos, du site Internet, et des cadeaux)
et on se dit que c’était vraiment un merveilleux voyage.
Autre vie, autres connaissances et des difficultés inattendues
: après avoir rencontré pendant un an des backpackeurs
passionnés autant sinon plus que vous, des voyageurs vous
racontant leurs aventures dans des pays divers, des gens qui ont
les mêmes centres d’intérêt que vous et peu matérialistes,
la chute est assez rude. De plus, le voyage à l’étranger
créé une ouverture sur les autres et une envie de
contact avec les autres qui n’existe pas chez les Français
du quotidien. Quand on bosse, on est vite dans sa bulle.
Et au bout de six mois?
A l'heure où j'écris ces mots, cela fait déjà
6 mois que nous sommes rentrés et on n'a pas l'impression
que l'on est parti pour une période 2 fois plus longue. Donc
nous n'avons pas à vrai dire de sentiment du genre : "c’est
pas trop dur pour re-bosser".
C'est sur, nous ne sommes moins en admiration pour visiter les contrées
éloignées qu'avant notre départ. Nous nous
imaginons plus facilement la vie des gens là-bas, et on relativise
plus sur leurs conditions de vie de pauvreté. Certains reportages
sont décalés par rapport à la réalité.
Maintenant, nous continuons à découvrir le monde,
mais plus petite échelle, la France. Ce n’est pas si mal.
Pour un prochain tour du monde ??
Un an, c'est long, et nous ne sommes pas sur de refaire à
nouveau cette aventure. Repartir, oui, pour un an, peut-être
pas. Une limite maximale que nous voyons est 6-8 mois, période
à partir de laquelle on rentre dans une certaine routine
du voyage et où l'on est moins enthousiaste pour la découverte.
A ce stade, il faut à tout prix se reposer. (Eh oui!! se
reposer de voyager!), et trouver de nouvelles formes d'aventure.
Pourquoi pas une traversée de continent en vélo? Ou
à la voile? Ou en voiture? Tout est permis...
Des idées pour les prochains
voyages??
Oh oui, et il y en a plein!! des pays beaucoup plus atypique, genre
Mongolie, Le transsibérien, l'Afrique noire (genre Mali,
Malawi), le Moyen Orient, Bornéo ou Sulawesi, sans oublier
l'Inde et Népal, l' Arctique!!!!! Notre prochaine croisière
en bateau pour voir les ours polaire!
C'est sûr, nous repartirons, mais pour moins longtemps...
A bientôt...
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